En France, 14 % des élèves d’écoles élémentaires sont inscrits dans le privé, contre 15 % en moyenne pour les pays de l’OCDE. En revanche, alors que ces mêmes pays de l’OCDE financent leurs écoles privées à hauteur de 59 %, la France participe à hauteur de 73 % pour ses propres écoles.
Cet écart s’explique par une politique volontariste des gouvernements successifs depuis 20 ans, qui a favorisé l’école privée au détriment du niveau des élèves. En effet, grâce à l’accès libre des IPS (Indice de Position Sociale) depuis 3 ans, on constate un vrai embourgeoisement des établissements privés. En parallèle, la hausse démographique du début des années 2000 n’a pas été anticipée et/ou traitée par les décideurs, ce qui a conduit à une saturation du système éducatif. Cette saturation s’accompagne d’une volonté de ne pas administrer le même choc au public et au privé pour faire face à cette situation.
Entre 1998 et 2022, le nombre d'emplois enseignants payés par l’État a fortement baissé dans le public. Cette baisse, conjuguée à d’autres mesures, comme par exemple le fait que les lycées privés aient reçu, entre 2016 et 2023, plus de 1,2 milliard d’euros d’argent public ou encore les nombreuses réformes que le privé n’applique pas, permet au privé de scolariser plus d’élèves. Le public a perdu 200 000 élèves en 25 ans, tandis que le privé en a gagné 100 000.
De plus, le privé a pu mettre en place un processus de « sélection » de ses élèves. Cette stratégie mène à une spécialisation sociale. Les élèves dont les familles disposent d’un capital culturel plus important ont tendance à se diriger vers le privé, ce qui augmente les inégalités sociales et scolaires.
Après les scandales Oudéa-Castéra et la réforme du choc des savoirs, SUD éducation dénonce la stratégie du gouvernement qui cherche à détruire le service public d’éducation au profit d’une école à deux vitesses basée sur la reproduction sociale des élites.
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